Je crée une typographie

En tant que grande passionnée de typographie, j’ai décidé de créer ma propre police de caractères.

J’ai déjà dessiné de nombreuses lettres, mais je ne suis jamais allée au bout du processus. Mon dernier alphabet complet a été un premier test, qui m’a permis d’exporter un fichier .otf. Quelle satisfaction de pouvoir utiliser ma propre création dans mes logiciels de graphisme ! Cependant, ce premier essai ne comportait pas tous les caractères qui composent une police complète.

J’ai donc choisi de réitérer l’expérience — certes fastidieuse, mais passionnante — en prenant cette fois le temps de dessiner absolument tous les glyphes existants.

Dans cet article, je vais vous partager les étapes essentielles à la création d’une police de caractères. Et d’ici quelques semaines, je vous dévoilerai le résultat final de cette nouvelle aventure typographique !

Les étapes de création :

Créer une typographie, c’est bien plus que dessiner quelques jolies lettres. C’est un véritable processus qui demande rigueur, patience… et une bonne dose de passion !

1. Définir l’intention et le style

Avant même de dessiner, je me suis posé quelques questions essentielles :
Quel usage pour cette typographie ? Pour du titrage ? Du texte courant ? Quel ton je veux lui donner : élégant, moderne, rétro, organique ?
Ces choix guident ensuite tout le reste du processus.

2. Dessiner les premiers caractères

J’ai commencé par dessiner les lettres les plus fréquentes et structurantes, comme le n, le o, le v et le a. Ces “lettres de base” permettent de définir le style global (hauteur d’x, proportions, contraste, empattements…). Pour ces premiers croquis j’utilise du papier millimétré afin d’avoir un cadre.

nova typographie

3. Créer un alphabet complet

Une fois les formes principales en place, j’ai complété l’alphabet avec toutes les lettres majuscules, minuscules, les chiffres et les signes de ponctuation.
Chaque caractère doit être cohérent avec les autres, tout en gardant une certaine singularité.
Les 4 premières lettres dessinée précédemment nous permettent aisément de décliner les autres lettres. Par exemple le a, permet de créer simplement le d, le b, le p, le q… le n quant à lui va nous aider à faire le m, et le h par exemple.

4. Dessiner les glyphes complémentaires

C’est souvent la partie la plus longue : il faut ajouter les accents, les ligatures, les caractères spéciaux, les symboles…
Un vrai défi, mais indispensable pour que la police soit utilisable dans toutes les langues.

5. Vectorisation et importation dans un logiciel de création typographique

Après les avoir dessiné à la main, j’ai vectorisé mes formes pour les importer dans un logiciel dédié comme FontForge, Glyphs, FontLab ou RoboFont. Pour ma part, c’est Glyphs que j’utilise.
C’est là que la typographie prend vie sous forme numérique.

6. Ajustement des espacements et du crénage

Chaque lettre a besoin d’un bon espacement pour être lisible et harmonieuse dans les mots. J’ai passé beaucoup de temps à ajuster le kerning (l’espace entre deux lettres) et le tracking (l’espace global entre les lettres).

7. Export du fichier final

Une fois tout calé, j’ai exporté ma police au format .otf (OpenType Font). Ce format est reconnu par la plupart des logiciels et systèmes, ce qui me permet maintenant de l’utiliser dans mes projets de graphisme !

8. Profiter

Cette étape ne fait pas vraiment partie de la création d’une typographie, mais quelle satisfaction de voir la concrétisation de nombreuses heures de travail !

Pourquoi créer sa propre typographie ?

Créer une typographie c’est bien, mais à quoi ça sert ? c’est vrai il existe déjà une multitude de police de caractères sur le marché. Mais créer sa propre typographie, c’est bien plus qu’un simple exercice de style. C’est un moyen d’exprimer une identité visuelle unique, d’affirmer une intention graphique forte, et parfois même… de se faire un petit plaisir de designer typophile.

Pour moi, cette envie est née d’une frustration : ne jamais trouver la typographie parfaite pour certains projets. Soit trop rigide, soit trop ornée, soit pas assez personnelle. En créant la mienne, je reprends la main sur chaque détail : la courbe d’un a, la force d’un empattement, l’espace entre les lettres. Chaque choix devient intentionnel.

Créer une police, c’est aussi une façon de faire dialoguer l’art et la technique. Il y a un côté très artisanal dans le dessin des lettres, mais aussi très précis dans la partie numérique : espacement, alignement, compatibilité, export… C’est un défi complet, qui fait appel à toutes les facettes de mon métier de designer graphique.

Et puis, il y a la satisfaction ultime : voir ses propres lettres utilisées dans un projet, dans un logo, une affiche ou une mise en page, et se dire “c’est moi qui les ai dessinées”.

Bref, créer sa typographie, c’est se créer un outil sur mesure — et une signature graphique unique.

typographie

Conclusion : une aventure créative (presque) sans fin

Créer une typographie, c’est un voyage fait de courbes, de doutes, de réglages minutieux et de petites victoires. Ce projet m’a appris la patience, la précision… et m’a encore plus fait tomber amoureuse des lettres.

Mais ce n’est pas terminé : je suis en train de finaliser les derniers glyphes, peaufiner les espacements, et préparer l’export final. Dans quelques semaines, ma typographie sera prête à voir le jour et à être utilisée dans mes projets — et peut-être dans les vôtres ?

Envie de suivre l’avancement de cette création ou de la découvrir en avant-première ?
Suis-moi sur Instagram : je partagerai les coulisses, des extraits, et la sortie officielle de ma toute première police de caractères complète.

Et si toi aussi, tu rêves de créer ta propre typo, lance-toi ! C’est un défi passionnant, et je serais ravie d’en discuter avec toi.

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