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L’éco-conception : créer avec conscience

Le design graphique peut nous sembler un domaine presque « immatériel ». Même en tant que créatifs, il n’est pas toujours évident de percevoir l’impact environnemental de nos productions. Et pourtant, le graphisme, qu’il soit imprimé ou numérique, laisse bel et bien une empreinte. Dans un contexte de crise climatique grandissante, il devient essentiel de repenser nos façons de créer. En tant que professionnels de l’image, nous avons une responsabilité : celle de concevoir de manière plus consciente et durable. Parmi les initiatives récentes, un concept initié par Sylvain Boyer se distingue : l’éco-conception, aussi appelée éco-branding. Son but ? Réduire significativement l’empreinte écologique de la communication visuelle, sans sacrifier l’impact créatif. Dans cet article, je vous propose de découvrir les fondements de cette approche et des pistes concrètes pour l’appliquer au quotidien. 1. L’éco-conception, c’est quoi exactement ? Selon le Ministère de la Transition Écologique, l’éco-conception consiste à intégrer la protection de l’environnement dès la conception des biens ou services. Son objectif est de réduire les impacts environnementaux des produits tout au long de leur cycle de vie : extraction des matières premières, production, distribution, utilisation, et fin de vie. Appliquée au design graphique, cela signifie intégrer des principes écologiques dès la phase d’idéation d’un projet visuel. Il s’agit de penser, dès le départ, à limiter l’impact environnemental non seulement du produit fini, mais aussi de tout son processus de conception. Que ce soit pour un packaging, un flyer, ou un site web, chaque décision compte. On a souvent tendance à penser que faire imprimer son flyer sur du papier recyclé suffit à faire de l’éco-conception. En réalité, ce n’est pas tout à fait le cas. C’est un bon début, certes, mais ce geste isolé ne suffit pas à rendre un projet véritablement éco-responsable. 2. Design numérique et impact invisible Comme je le disais précédemment, le design numérique a bel et bien un impact environnemental, bien qu’il soit souvent invisible. Un site web, par exemple, peut sembler immatériel, mais il nécessite de nombreuses ressources pour fonctionner. Derrière chaque page consultée se cache une infrastructure physique : des serveurs, des centres de données (data centers), des câbles, des routeurs… Tous ces éléments consomment de l’électricité en continu, et génèrent de la chaleur qu’il faut ensuite évacuer, souvent grâce à des systèmes de refroidissement utilisant de grandes quantités d’eau. L’hébergement web est ainsi l’un des postes les plus énergivores. Plus un site est lourd (images haute définition, animations, polices multiples, vidéos intégrées), plus il demande de bande passante et de ressources serveur — donc plus il consomme d’énergie. À titre d’exemple : Et cela concerne tout ce qu’on conçoit : un site web, une newsletter, une image, une police… Plus les fichiers sont lourds et complexes, plus leur empreinte environnementale augmente. C’est pourquoi en design numérique, chaque choix compte : poids des images, typographies, animations, scripts… L’éco-conception graphique vise justement à réduire cet impact dès la phase de création, sans nuire à l’expérience utilisateur. 3. Design imprimé : faire mieux avec moins En ce qui concerne le design imprimé, il est souvent plus facile de percevoir son impact. Notamment parce qu’il génère directement des déchets, comme c’est le cas pour les packagings, les flyers ou les affiches. C’est pourquoi il devient indispensable de réfléchir à l’éco-conception en amont, dès la phase de création. Ces dernières années, on a vu disparaître peu à peu les emballages plastiques, remplacés par des alternatives en papier ou en carton. C’est un bon premier pas, mais on peut toujours aller plus loin. Choix des matériaux, formats optimisés, encres végétales, impression à la demande, limitation des aplats… chaque détail compte pour réduire l’impact environnemental d’un support imprimé. À titre d’exemple : 4. Bonnes pratiques concrètes pour un graphiste IIl existe de nombreuses façons d’ajouter sa pierre à l’édifice et de réduire notre impact environnemental. Certains gestes sont plus simples à mettre en place que d’autres, mais l’essentiel est d’avoir conscience de cet impact et de vouloir agir. Voici une liste non exhaustive de conseils pour rendre nos créations plus responsables : 5. Travailler avec des clients en toute transparence Une part importante de notre métier, c’est aussi la sensibilisation. De plus en plus d’entreprises sont conscientes de leur impact écologique et agissent en ce sens — mais ce n’est pas encore le cas de toutes. C’est pourquoi il est essentiel d’apprendre à éduquer nos clients sans les braquer, en leur proposant des alternatives plus responsables et faciles à mettre en œuvre. Et même si votre client accorde peu d’importance à l’écologie (eh oui, ça existe encore !), n’hésitez pas à lui rappeler les bénéfices concrets qu’il peut en tirer.– Par exemple : réduire le nombre de couleurs sur un packaging peut aussi faire baisser les coûts d’impression.– Choisir des formats optimisés permet de limiter les chutes et les pertes. L’éco-responsabilité ne coûte pas forcément plus cher : elle peut même être synonyme d’économie, de bon sens… et d’une image de marque positive et engagée. 6. Outils et ressources utiles Pour adopter une démarche d’éco-conception graphique, il existe aujourd’hui de nombreux outils et ressources pratiques qui peuvent nous accompagner au quotidien. Parmi les plus utiles, on retrouve des calculateurs d’impact environnemental comme EcoIndex (pour évaluer la performance écologique d’un site web) ou encore Carbonalyser, une extension qui mesure la consommation d’énergie liée à notre navigation. Pour l’impression, des plateformes comme Ressource Studio ou La Belle Empreinte aident à faire des choix plus durables (types de papiers, encres, procédés d’impression). En typographie, des fonderies comme Velvetyne ou The Good Type Foundry mettent à disposition des polices conçues avec une approche éthique et responsable. Enfin, des guides comme le Guide de l’éco-conception graphique de l’ADEME ou les Green Guidelines de Designers Éthiques sont d’excellentes bases pour s’informer, tester, et aller plus loin dans ses pratiques. Conclusion L’éco-conception graphique n’est pas une tendance, c’est une nécessité. En tant que créatif·ves, nous avons un rôle à jouer dans la transition écologique, en questionnant nos choix, en repensant nos habitudes, et en sensibilisant nos

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Je crée une typographie

En tant que grande passionnée de typographie, j’ai décidé de créer ma propre police de caractères. J’ai déjà dessiné de nombreuses lettres, mais je ne suis jamais allée au bout du processus. Mon dernier alphabet complet a été un premier test, qui m’a permis d’exporter un fichier .otf. Quelle satisfaction de pouvoir utiliser ma propre création dans mes logiciels de graphisme ! Cependant, ce premier essai ne comportait pas tous les caractères qui composent une police complète. J’ai donc choisi de réitérer l’expérience — certes fastidieuse, mais passionnante — en prenant cette fois le temps de dessiner absolument tous les glyphes existants. Dans cet article, je vais vous partager les étapes essentielles à la création d’une police de caractères. Et d’ici quelques semaines, je vous dévoilerai le résultat final de cette nouvelle aventure typographique ! Les étapes de création : Créer une typographie, c’est bien plus que dessiner quelques jolies lettres. C’est un véritable processus qui demande rigueur, patience… et une bonne dose de passion ! 1. Définir l’intention et le style Avant même de dessiner, je me suis posé quelques questions essentielles :Quel usage pour cette typographie ? Pour du titrage ? Du texte courant ? Quel ton je veux lui donner : élégant, moderne, rétro, organique ?Ces choix guident ensuite tout le reste du processus. 2. Dessiner les premiers caractères J’ai commencé par dessiner les lettres les plus fréquentes et structurantes, comme le n, le o, le v et le a. Ces “lettres de base” permettent de définir le style global (hauteur d’x, proportions, contraste, empattements…). Pour ces premiers croquis j’utilise du papier millimétré afin d’avoir un cadre. 3. Créer un alphabet complet Une fois les formes principales en place, j’ai complété l’alphabet avec toutes les lettres majuscules, minuscules, les chiffres et les signes de ponctuation.Chaque caractère doit être cohérent avec les autres, tout en gardant une certaine singularité.Les 4 premières lettres dessinée précédemment nous permettent aisément de décliner les autres lettres. Par exemple le a, permet de créer simplement le d, le b, le p, le q… le n quant à lui va nous aider à faire le m, et le h par exemple. 4. Dessiner les glyphes complémentaires C’est souvent la partie la plus longue : il faut ajouter les accents, les ligatures, les caractères spéciaux, les symboles…Un vrai défi, mais indispensable pour que la police soit utilisable dans toutes les langues. 5. Vectorisation et importation dans un logiciel de création typographique Après les avoir dessiné à la main, j’ai vectorisé mes formes pour les importer dans un logiciel dédié comme FontForge, Glyphs, FontLab ou RoboFont. Pour ma part, c’est Glyphs que j’utilise.C’est là que la typographie prend vie sous forme numérique. 6. Ajustement des espacements et du crénage Chaque lettre a besoin d’un bon espacement pour être lisible et harmonieuse dans les mots. J’ai passé beaucoup de temps à ajuster le kerning (l’espace entre deux lettres) et le tracking (l’espace global entre les lettres). 7. Export du fichier final Une fois tout calé, j’ai exporté ma police au format .otf (OpenType Font). Ce format est reconnu par la plupart des logiciels et systèmes, ce qui me permet maintenant de l’utiliser dans mes projets de graphisme ! 8. Profiter Cette étape ne fait pas vraiment partie de la création d’une typographie, mais quelle satisfaction de voir la concrétisation de nombreuses heures de travail ! Pourquoi créer sa propre typographie ? Créer une typographie c’est bien, mais à quoi ça sert ? c’est vrai il existe déjà une multitude de police de caractères sur le marché. Mais créer sa propre typographie, c’est bien plus qu’un simple exercice de style. C’est un moyen d’exprimer une identité visuelle unique, d’affirmer une intention graphique forte, et parfois même… de se faire un petit plaisir de designer typophile. Pour moi, cette envie est née d’une frustration : ne jamais trouver la typographie parfaite pour certains projets. Soit trop rigide, soit trop ornée, soit pas assez personnelle. En créant la mienne, je reprends la main sur chaque détail : la courbe d’un a, la force d’un empattement, l’espace entre les lettres. Chaque choix devient intentionnel. Créer une police, c’est aussi une façon de faire dialoguer l’art et la technique. Il y a un côté très artisanal dans le dessin des lettres, mais aussi très précis dans la partie numérique : espacement, alignement, compatibilité, export… C’est un défi complet, qui fait appel à toutes les facettes de mon métier de designer graphique. Et puis, il y a la satisfaction ultime : voir ses propres lettres utilisées dans un projet, dans un logo, une affiche ou une mise en page, et se dire “c’est moi qui les ai dessinées”. Bref, créer sa typographie, c’est se créer un outil sur mesure — et une signature graphique unique. Conclusion : une aventure créative (presque) sans fin Créer une typographie, c’est un voyage fait de courbes, de doutes, de réglages minutieux et de petites victoires. Ce projet m’a appris la patience, la précision… et m’a encore plus fait tomber amoureuse des lettres. Mais ce n’est pas terminé : je suis en train de finaliser les derniers glyphes, peaufiner les espacements, et préparer l’export final. Dans quelques semaines, ma typographie sera prête à voir le jour et à être utilisée dans mes projets — et peut-être dans les vôtres ? Envie de suivre l’avancement de cette création ou de la découvrir en avant-première ?Suis-moi sur Instagram : je partagerai les coulisses, des extraits, et la sortie officielle de ma toute première police de caractères complète. Et si toi aussi, tu rêves de créer ta propre typo, lance-toi ! C’est un défi passionnant, et je serais ravie d’en discuter avec toi.

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C’est quoi l’écriture inclusive ?

La typographie est un élément clé du design graphique. Elle structure l’information, guide la lecture et influence la perception d’un message. Pourtant, elle peut aussi être un facteur d’exclusion si elle n’est pas pensée pour inclure toutes les identités de genre. C’est là qu’intervient la écriture inclusive. Définition L’ensemble des conventions graphiques et syntaxiques visant à promouvoir une égalité de représentation entre les hommes et les femmes dans la grammaire française. C’est la définition selon Larousse. Pour faire simple il s’agit de police de caractère facilitant une écriture non-genrée. Couramment appelé « typographie inclusive » on l’appelle aussi typographie non-binaire ou post-binaire. Les nouvelles approches typographiques Les débuts de l’écriture inclusive se faisaient par l’intermédiaire d’un point médian. C’est un point qui vient se placer entre les lettres qui marquent le masculin ou le féminin. Aujourd’hui, de plus en plus de polices de caractères possèdent de nouveaux caractères imaginés pour confondre le masculin et le féminin. En alphabet latin, la typographie non-binaire repose sur divers procédés typographiques comme l’entrelacement de lettres. Ces entrelacements sont aussi appelé ligatures. Ces dernières désignaient initialement la combinaisons de deux lettres pour des raisons esthétiques ou linguistiques. De nombreuses polices d’écritures non-binaires font leur apparition. Elles s’inscrivent dans un mouvement militant de typographes, graphistes et designers, et usagers de la langue visant à promouvoir un langage épicène. Où trouver des ressources ? La typothèque Bye Bye Binary rassemble et diffuse une collection de caractères typographiques post-binaires. Réalisés au sein de la collective et au-delà, pour les usages du plus grand nombre. La collective BBB propose cet espace comme un lieu d’accueil et de diffusion pour ses créateurs de caractères désireux de publier leurs fontes. Quand la typographie devient un engagement La typographie non-binaire est bien plus qu’un simple choix esthétique : elle représente un engagement en faveur d’une communication plus respectueuse et équitable. En intégrant des caractères et des structures linguistiques inclusives, elle permet d’accompagner l’évolution des usages et de mieux représenter la diversité des identités de genre. En tant que designers, graphistes et créateurs de contenu, nous avons un rôle clé à jouer dans cette transformation. Choisir des typographies inclusives, expérimenter avec de nouvelles formes d’écriture et sensibiliser à ces enjeux, c’est contribuer à un monde où chacun·e peut se sentir représenté·e. En repensant nos outils et nos pratiques, nous façonnons un langage visuel plus juste, plus accessible et plus universel.

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Mon fanzine

J’ai créé mon propre fanzine ! Mon projet de fin d’études portait sur la risographie comme procédé écologique. Pour accompagner mes écrits j’ai réalisé un fanzine traitant d’éco-conception et interrogeant des studios d’impression ainsi que des artistes utilisant cette technique. L’idée du concept Je rêvais depuis longtemps de créer un média participatif mettant en lumière des artistes et des studios internationaux. J’ai donc conçu un questionnaire, s’apparentant davantage à une interview, afin de recueillir leurs témoignages. Rizine est ainsi progressivement devenu un fanzine biannuel, disponible sur abonnement. Son objectif est de présenter la risographie à travers les pratiques variées d’artistes, de studios et de graphistes. Chaque numéro, sous forme d’une pochette regroupant différents documents, s’intéresse à une entité monographique à travers les réponses à mon interview et la présentation de son travail. La pochette comprend également un colophon à double usage : d’un côté, l’édito ; de l’autre, lorsqu’on le retourne, un marque-page. Un autre support se concentre davantage sur l’histoire de la risographie et des fanzines, avec une approche pédagogique et éducative. Bien entendu, ce projet est imprimé par un studio spécialisé en risographie, faisant de cette aventure ma première expérience concrète avec cette technique d’impression, et venant ainsi clôturer ce projet de manière idéale. La rencontre d’artistes et de studio  Pour découvrir cette technique, j’ai commencé par acquérir des livres sur le sujet. Deux ouvrages ont particulièrement retenu mon attention : « Riso Mania« , qui explique précisément le fonctionnement de ce procédé, et  « Art Riso« , qui présente de nombreux studios à travers le monde. Souhaitant approfondir mes recherches, j’ai exploré un maximum de studios, en privilégiant Instagram comme principal outil. Ce réseau social s’est révélé idéal, car les studios y partagent largement leur travail et leurs impressions. Je me suis ainsi constitué une liste complète des différents studios que je découvrais. J’ai alors commencé à contacter ces studios, d’abord en France, puis à l’international : Mexique, Canada, Suisse, Royaume-Uni, Écosse, Slovaquie… J’ai réalisé une interview approfondie afin de mieux connaître mes interlocuteurs : comment ils avaient découvert la risographie, comment ils faisaient face aux contraintes de cette technique, quelles étaient leurs propres difficultés, et ce qu’ils pensaient de l’impact écologique de ce savoir-faire. Au total, j’ai recueilli une dizaine de témoignages venus des quatre coins du monde. Grâce à leurs réponses, j’ai énormément appris sur cette technique. C’est ainsi que m’est venue l’idée de réutiliser ces témoignages dans mon fanzine. Chaque numéro étant dédié à une entité monographique, quoi de mieux que de laisser ces artistes s’exprimer, tant à travers leurs créations que leurs réflexions sur la technique qui les fait vibrer ? Que contient mon fanzine Souhaitant que mon fanzine s’apparente à une pochette contenant différents supports, j’ai décidé de travailler sur deux A3. Véhiculant des valeurs d’éco-conception, j’ai réfléchi mon fichier afin qu’il n’y ait pas de gâche. Je voulais aussi composer ma pochette de différents supports, formats et pliages. Ma pochette se compose donc de : Un A3 complet qui sera plié. Il met en avant différentes œuvres de l’artiste, notamment un poster. Un second A3 découpé en deux parties, formant chacune un A4 : Le dernier support traite d’un sujet différent à chaque numéro, gravitant autour de la risographie ou de l’éco-conception en général. Il s’agit d’une brochure à vocation pédagogique. Comment j’ai réalisé mon fanzine Pour créer mon fichier, j’ai d’abord fait des tests sur papier. J’ai pris des feuilles et testé différents pliages et formats afin de choisir la disposition de mes supports. Une fois ce choix établi, j’ai également ajouté des repères sur mes feuilles pour anticiper les pliages. En fonction de ceux-ci, je devais parfois prévoir un éventuel retournement du visuel. J’ai ensuite déterminé quels supports serviraient à quel type de contenu. Mon premier choix s’est basé sur l’espace disponible sur chaque support afin d’assurer une mise en page homogène. Une fois le sens et les dimensions bien définis, je suis passé à la mise en page informatique. Pour cela, j’ai utilisé la suite Adobe, et notamment InDesign. J’y ai créé un gabarit en reprenant les dimensions relevées manuellement lors de mes tests papier. J’ai ensuite commencé à insérer le contenu disponible, comme les témoignages recueillis et les œuvres qui m’avaient été envoyées. J’ai sélectionné les artistes et les studios à mettre en avant dans ce média en fonction de la pertinence de leurs retours ainsi que par affinité graphique. C’est le Studio Fidèle, à Paris, avec qui j’ai eu la chance d’échanger sur mon projet, qui a imprimé mon fanzine. J’ai préparé les trois premiers numéros de ce fanzine et imprimé le premier. Actuellement, il n’est pas disponible, mais si vous êtes intéressé, n’hésitez pas à me le faire savoir. Peut-être que ce projet mérite de voir le jour !

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La risographie comme technique d’impression écologique

Aujourd’hui je reviens sur mon sujet de mémoire, la risographie. Je voulais vous parler de cette technique d’impression. Ce dérivée de l’offset utilise un système de stencil et permet des tirages en couleur. Retour sur l’histoire de la risographie La risographie à été inventé au Japon par Noboru Hayama en 1946. Porté par son idéal d’un futur meilleur, il donne « RISO-SHA » comme nom à son studio, ce qui signifie « idéal » en japonais.Quelques années plus tard, dans les années 50, la première encre à émulsion est commercialisé. Cette innovation à succès permet un activité complète de conception, fabrication et commercialisation de système d’impression. RISO conquiert le marché notamment avec le RISO Graph, lancé en 1958. L’entreprise continue de s’imposer comme leader du marché de l’impression au Japon et continue d’innover. En 1980 il commercialise ses premiers duplicopieurs. (il s’agit d’un second nom de la risographie, aussi parfois abrégé « copieur » ou « riso »). Ces derniers deviennent la références pour les institutions grâce a leur rapidité d’exécution et leur faible coût. Riso poursuit sa croissance et se développe à l’internationale, comptant aujourd’hui 3600 collaborateurs présents dans 150 pays à travers 26 filiales dont RISO France créée en 1991. Aujourd’hui, c’est l’une des techniques les plus importantes pour la production de zines, d’affiches, d’art graphique et de petites publication en raison de son efficacité, de son faible coût et de son esthétique caractéristique. Comment ça fonctionne la rispgraphie ? La risographie se situe entre une impression sérigraphie et une impression offset. Le visuel à imprimer est reproduit par un système de tramage sur une maquette perforée, aussi appelée master. Cette maquette est enroulée autour d’un tambour chargé d’encre. Le papier passe en machine autant de fois que le visuel possède de couleur. Ce procédé apporte donc son lot de défauts d’alignement ce qui donne tout son charme à cette technique. Étonnamment, lorsque l’on interroge les artistes ou les studios de risographie c’est la notion d’imperfection qui plait en premier lieu. Le reflet d’un travail artisanal et la présence d’une marge d’erreur, une notion d’inattendu et de surprise lors de l’impression rend cette technique et chaque exemplaire unique et surprenant. En quoi la risographie est-elle écologique ? Je vais maintenant vous expliquer les différents aspects qui font de la risographie une option respectueuse de l’environnement. Les encres Réalisées à base de soja, c’est une alternative beaucoup plus écologique comparées aux encres traditionnelles. Ces dernières sont à base de solvant, nocives pour les usagers comme pour l’environnement. Elles possèdent plusieurs avantages comme le fait qu’elles soient biodégradables, ce qui réduit l’impact environnemental en fin de vie. Elles émettent moins de Composés Organiques Volatils (C.O.V.). Ces substances chimiques contribuent à la pollution de l’air et induisent des problèmes de santé aux personnes qui les manipulent. Pour finir, le soja est une ressource renouvelable. Contrairement encres traditionnelles à base de solvants créées a partir de produit pétroliers. Le papier Cette technique fonctionne parfaitement bien avec des papiers recyclés et non couché. Ces papiers peu traités et issus de fibre végétales de seconde vie réduisent l’impact environnemental lié à la production du papier. Ce choix va donc avoir un impact direct sur la réduction de la déforestation. Ils nécessitent moins de produits chimiques tels que le chlore utilisé pour le blanchiment d’un papier neuf. Moins de produits chimique pour leur fabrication et aussi moins d’eau et d’énergie. Le papier recyclé en consomme beaucoup moins à sa production. La consommation énergétique L’impression riso est un processus à froid, l’absence de chauffage réduit considérablement la consommation d’énergie. Les encres ne nécessitent pas de chaleur pour être fixées au papier. Il existe un mode de veille et de démarrage rapide des machines riso. Ce qui minimise une fois de plus leur consommation énergétique en période d’inactivité. Ce procédé est intéressant car les machines peuvent avoir des périodes d’inactivités fréquentes. Les déchets La risographie génère moins de déchets. Les pochoirs en papier cirés, bien qu’ils soient à usage unique, n’en restent pas moins biodégradables. Mais la machine en elle-même produit moins de déchets électroniques. Car ils sont conçus pour être durables et économes en énergie. Les tirages Pour finir, pour être rentable en risographie il n’est pas nécessaire de produire des tirages massifs. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle cette technique est particulièrement adaptée pour les petits tirages. Cela permet une production à la demande, ce qui réduit le gaspillage de papier d’encre, et encore une fois d’énergie ainsi que de temps. De plus, les erreurs d’impression peuvent être corrigées facilement et à moindre coût, évitant ainsi la surproduction et le gaspillage associé. Cette technique se révèle être une alternative écologique significative par rapports aux autres techniques d’impression. Son efficacité énergétique, ses encres naturelle, l’utilisation de papier recyclé, sa capacité à réduire les déchets en font une technique minimisant l’impact environnemental. Elle reste parfaitement adaptée aux besoin des créateurs et des entreprises engagées dans une démarche durable.

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Les origines du design graphique : Un voyage dans le temps

Le design graphique est aujourd’hui une discipline centrale dans notre société. Il influence la manière dont nous percevons les marques, les messages et les produits qui nous entourent. Mais pour comprendre ce qu’est le design graphique moderne, il faut remonter aux origines et découvrir comment cette forme d’art visuel a évolué au fil des siècles. Cet article vous propose un voyage dans le temps, à travers les étapes marquantes qui ont forgé l’histoire du design graphique. 1. Les premières formes de communication visuelle (30 000 av. J.-C. à 1400) Les origines du design graphique remontent aux toutes premières formes de communication visuelle. Bien avant que le terme « design graphique » ne soit inventé, les hommes ont utilisé des images pour communiquer des idées, des histoires et des messages : Les peintures rupestres, datant de plus de 30 000 ans, sont considérées comme les premières expressions visuelles. Les artistes de l’époque peignaient des scènes de chasse sur les murs des grottes. Ils utilisaient des symboles et des formes pour représenter le monde qui les entouraient. L’écriture et les hiéroglyphes ont ensuite vu le jour, notamment dans les civilisations sumériennes et égyptiennes. Ces premières formes d’écriture étaient des tentatives de systématiser la communication visuelle à travers des symboles gravés dans la pierre ou peints sur des papyrus. Les manuscrits enluminés. Ceux du Moyen Âge, en particulier dans les monastères européens, sont un exemple de l’utilisation de la typographie et des images pour transmettre des messages. Les moines créaient des livres illustrés à la main, combinant texte et images pour embellir les écrits religieux. Ces premières formes de communication visuelle ont jeté les bases de ce que nous appelons aujourd’hui le design graphique. 2. L’invention de l’imprimerie et l’ère de la typographie (1400-1800) L’invention de l’imprimerie par Johannes Gutenberg au XVe siècle marque une étape cruciale dans l’évolution du design graphique. Pour la première fois, il était possible de reproduire des textes et des images en série, ouvrant la voie à la diffusion massive de la connaissance : La Bible de Gutenberg (1455) est souvent citée comme la première œuvre imprimée. Cette révolution technique a transformé la manière dont les livres étaient produits. Mais elle a également introduit l’utilisation de la typographie, un élément central du design graphique. Avec le développement de l’imprimerie, les caractères typographiques ont évolué pour devenir de plus en plus sophistiqués. Des maîtres typographes comme Claude Garamond ont créé des polices qui sont encore utilisées aujourd’hui. Les affiches et les gravures sur bois sont devenues des moyens populaires de communication visuelle à cette époque. Elles annoncent des événements, des spectacles et des produits. La typographie et l’impression ont standardisé la communication écrite. Elles ont également permis la naissance de la mise en page, une composante essentielle du design graphique contemporain. 3. La naissance du design graphique moderne (1800-1940) Le XIXe siècle et le début du XXe siècle marquent la véritable naissance du design graphique. Avec le développement de nouvelles techniques d’impression et l’émergence des arts appliqués : La révolution industrielle a multiplié les besoins en affiches publicitaires pour les produits de consommation. Avec l’essor de la lithographie, des affichistes comme Jules Chéret ont popularisé l’affiche en couleur. Cette dernière deviendra un support clé pour le design graphique. Le mouvement Art Nouveau (1890-1910) a eu une grande influence sur le design graphique, notamment avec des artistes comme Alphonse Mucha. qui ont développé des affiches aux lignes sinueuses et aux compositions organiques. L’apparition de l’école du Bauhaus en Allemagne dans les années 1920 a révolutionné le design graphique. Cette école prônait un style épuré et fonctionnel, où l’art et l’industrie se rejoignaient. Des designers comme Herbert Bayer ont exploré la typographie et la mise en page, influençant durablement le design graphique. 4. L’après-guerre et la professionnalisation du design graphique (1940-1980) Après la Seconde Guerre mondiale, le design graphique est devenu une profession à part entière, avec l’apparition de studios de création et d’agences spécialisées. Les designers ont commencé à développer des identités visuelles pour des marques, donnant naissance aux logos et à l’image de marque : Le style typographique international, également connu sous le nom de style suisse, a dominé les années 1950 et 1960. Il était basé sur des grilles rigoureuses, une typographie sans empattement (comme l’Helvetica) et des mises en page épurées. Ce style a influencé les magazines, la publicité et les identités visuelles. Des designers comme Paul Rand ont joué un rôle majeur dans la création de logos emblématiques pour des entreprises comme IBM et ABC. Leur travail a contribué à définir les standards de la communication visuelle contemporaine. L’avènement des ordinateurs dans les années 1980 a radicalement transformé le métier de designer graphique, avec l’arrivée de logiciels comme Adobe Illustrator et Photoshop, qui ont ouvert de nouvelles possibilités créatives. 5. L’ère numérique et le design graphique d’aujourd’hui (1990 à nos jours) Avec l’essor de la technologie numérique, le design graphique a connu une évolution rapide et constante, devenant une discipline omniprésente dans notre quotidien : L’explosion d’Internet et des réseaux sociaux a créé de nouveaux besoins en termes de design visuel. Les sites web, les interfaces utilisateur (UI), et les contenus pour les réseaux sociaux sont devenus des terrains de jeu pour les designers graphiques. Le design responsive et l’importance de l’expérience utilisateur (UX) ont redéfini la manière de penser la conception graphique, en la rendant plus fluide et adaptable. Aujourd’hui, l’intelligence artificielle et l’automatisation viennent compléter les compétences des designers, rendant le processus créatif plus accessible et plus rapide, tout en ouvrant la voie à de nouvelles formes d’expression visuelle. Le design graphique est devenu un domaine vaste et diversifié, intégrant de nombreuses spécialités et influençant tous les aspects de la communication visuelle. Le design graphique, un art en perpétuelle évolution Des peintures rupestres aux interfaces numériques, le design graphique a toujours été un moyen pour les êtres humains de communiquer visuellement. C’est une discipline qui évolue sans cesse, influencée par les courants artistiques, les avancées technologiques et les besoins sociétaux. En comprenant ses origines, les designers

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Tendances graphiques 2025

Le monde du graphisme et de l’art en général est régie par des tendances graphiques plus ou moins présentes chaque année. La constante évolution permet la mise en avant de différents styles, un moyen pour les marques de se démarquer ou au contraire de s’uniformiser afin de mieux coller aux attentes de leur audience. Bien que je ne puisse pas prédire l’avenir, vous découvrirez les tendances graphiques 2025 à surveiller. 1. Retour aux couleurs naturelles et aux tonalités terreuses La couleur de l’année récemment dévoilé par Pantone en est un exemple flagrant. Le “Mocha Mousse” est une couleur réconfortante à l’atmosphère puissante et chaude, elle est aussi synonyme de gourmandise et renvoi directement aux notes de cacao, de chocolat et de café.  En opposition direct avec la couleur élue l’an dernier (le “Peach Fuzz”) elle marque la fin des couleurs vives et saturées. Les teintes terreuses comme les bruns, les ocres, les verts doux et les bleus grisés évoquent le calme, la durabilité, et la connexion à la nature. Ce qui entre parfaitement avec le besoin croissant des consommateurs à vouloir se rapprocher de la nature et des marques plus éco-responsables.  Comment les utiliser ? Ces couleurs se marieront parfaitement avec les textures dont elles sont issues. L’utilisation de matériaux bruts sera donc de mise pour les mettre en avant et ainsi créer des visuels authentiques et réconfortants. Elles se déploieront aisément pour des produits artisanaux et des marques éco-responsables.  2. Typographies personnalisées et expressives La typographie continue de jouer un rôle clé en 2025, mais avec une touche plus personnelle. En opposition aux rebrandings de ces dernières années ou les marques se sont toutes uniformisées pour entrer dans une aire digitale et stérile, on retrouve aujourd’hui un effort des marques pour créer une personnalité à travers leur typographie.   On assiste à un véritable retour des polices sur-mesure, dessinées à la main ou modifiées pour s’adapter parfaitement à une marque.  Pourquoi c’est tendance ? Les consommateurs cherchent de plus en plus à s’identifier à des marques authentiques. En optant pour une typographie qui sort des standards, les entreprises peuvent renforcer leur identité et capter l’attention.  3. La fusion du digital et du brutalisme Pour 2025, le brutalisme numérique s’impose, il prend place dans cet air digital en contraste du minimalisme jusqu’alors très présent dans ce domaine. On vient crier, s’affirmer, séduire le consommateur avec des éléments visuels à la fois austères et épurés. Le brutalisme joue avec des formes asymétriques, des grilles invisibles, des effets de contrastes entre simplicité et chaos visuel.   L’esthétique marquée hurle le besoin de communiquer de manière plus chargée tout en plaçant la fonction avant tout.  Comment l’utiliser ? Le brutalisme convient particulièrement aux marques qui veulent rompre avec le conventionnel, notamment dans les domaines de la mode, de la musique, de l’art ou des start-ups tech à l’esprit disruptif.  Design réalisé par Anatoliy Demyanchuk, via Dribbble 4. Les effets visuels en 3D et réalité augmentée La 3D continue de se réinventer, mais en 2025, elle se mélange davantage à la réalité augmentée (AR) pour créer des expériences immersives. Les visuels en 3D se veulent plus réalistes, mais aussi plus fluides et organiques, inspirés par la nature et le monde physique.  Grâce aux progrès technologiques, les marques peuvent intégrer des éléments 3D directement dans leurs stratégies de contenu sur les réseaux sociaux, leur site web, ou même des applications mobiles. La réalité augmentée devient accessible à un public plus large, permettant d’interagir directement avec les produits avant achat.  Idée à explorer : Les graphistes peuvent s’amuser avec des effets de lumière et de texture pour donner de la profondeur à leurs créations. Ce style est parfait pour des campagnes interactives ou des identités visuelles qui veulent marquer les esprits.  Design réalisé par Laura Normand, via Behance 5. Illustrations et collages numériques Les illustrations évoluent elles-aussi pour devenir plus contemporaines. Un jeu de collage se créer par la superposition de photos, de dessins, de textures pour créer des compositions uniques, au message fort qui captive l’œil.  Inspiré des collages faits à la main, on revisite cet art avec des effets numériques. Les résultats sont souvent des visuels audacieux et dynamiques.  Pourquoi l’adopter ? Ce style apporte une touche d’artisanat tout en restant moderne. Les marques qui veulent se démarquer avec des visuels originaux et qui racontent une histoire apprécieront cette approche.  Design réalisé par Klawe Rzeczy, via Behance Conclusion : Quelle tendance adopter pour votre marque en 2025 ? Que vous soyez une start-up à la recherche d’une identité visuelle forte ou une entreprise souhaitant rafraîchir son image, ces tendances de design graphique peuvent vous inspirer et vous guider.  L’essentiel est de rester accordé à l’identité de votre marque pour capter l’attention de votre audience. En 2025, le design est avant tout une question de connexion et d’authenticité. Parfois, la meilleure façon de se démarquer est de sortir des clous pour s’affirmer et faire passer son message de la façon la plus fidèle possible.  Prêt à donner à faire rayonner votre image de marque ? Contactez-moi pour créer ensemble un univers unique qui vous ressemble. 

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